La priorité doit donc être de nourrir notre monde. Voilà un moyen concret de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport des aliments tout en favorisant l'économie locale. Il y a quelques années, une étude de Claude Béland démontrait d'ailleurs que, si chaque famille québécoise achetait chaque semaine 20 $ de produits d'ici au lieu de produits importés, plus de 100 000 emplois seraient créés en une année.
Dans un système économique qui ne tient pas compte des coûts environnementaux et sociaux qu'il génère, les gouvernements ont le devoir de mettre en place des mécanismes économiques qui permettent d'influencer les choix des acteurs afin de s'assurer qu'on ne détruise pas le bien commun pour économiser de l'argent à court terme. En ce moment, l'écoconditionnalité est loin d'être appliquée pour l'octroi de subventions agricoles. Comme l'a souligné le commissaire au développement durable Harvey Mead dans son premier rapport, en 2006, 57 producteurs agricoles ont touché 42 millions de dollars en aide financière même s'ils contrevenaient à la réglementation environnementale. Sans compter que les petites fermes écologiques, elles, n'ont à peu près pas droit à l'aide de l'État. Leurs modes de production sont considérés marginaux, même s'ils nourrissent directement et sainement des milliers de consommateurs québécois. Pour éviter qu'un rapport ne soit «tabletté», les citoyens doivent se l'approprier. Je vous invite donc à en prendre connaissance sur le site de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois et à envoyer vos commentaires à son sujet directement à Monsieur le premier ministre Jean Charest.